LA CRISE DU COVID-19 A FAIT CHUTER LA CONSOMMATION ET LES PRIX DU GAZ NATUREL

La crise sanitaire a aggravé la situation de suroffre du marché européen du gaz naturel, ce qui a provoqué un effondrement des prix journaliers.

La consommation de gaz naturel a chuté

La consommation de gaz naturel a lourdement baissé pendant la période de confinement. Sur le réseau de distribution de GRDF, le recul au cours du premier mois de confinement a été de 7 % avec de fortes disparités selon les catégories de clients. La consommation des ménages a été relativement stable à données climatiques équivalentes. En revanche, la consommation du secteur tertiaire a fortement diminué en raison de la fermeture des bureaux, restaurants et commerces.

Sur le réseau de transport de GRTgaz, le repli a été encore plus brutal. Au mois d’avril, la consommation des industriels a chuté, en moyenne, de 15 %. Le gestionnaire du réseau de transport a néanmoins noté une reprise de la consommation dans la seconde partie du mois avec la reprise partielle de l’activité. En revanche, les cycles combinés (production d’électricité à partir de gaz naturel) étaient presque tous à l’arrêt.

Impact du confinement sur la consommation de gaz naturel

(1) Au mois d’avril
(2) De mi mars à mi avril
Sources : GRDF, GRTgaz

Les prix journaliers du gaz naturel au plus bas

Les prix du gaz naturel sur les marchés de gros n’ont cessé de baisser pendant le confinement. Le prix journalier est passé sous la barre des 5 €/MWh en mai en France (trois fois moins que l’année dernière à la même époque). Baisse de la consommation, suroffre sur les marchés mondiaux, niveau de stocks élevés, recul des cours du pétrole…tous les facteurs d’influence ont contribué à la chute des prix de gros du gaz naturel. Avant même la crise sanitaire, les marchés étaient baissiers. La consommation mondiale, notamment asiatique, avait diminué et l’offre de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) était particulièrement abondante, notamment en Europe. Avec la crise sanitaire, le phénomène s’est accentué.

Toute la filière du gaz naturel a été affectée. Les revenus des producteurs de gaz naturel (Russie, Norvège…) ont fondu, ce qui devrait reporter de nombreux projets d’investissement. Les gestionnaires de réseaux ont acheminé moins de gaz naturel ce qui se traduit par de moindres recettes qu’il faudra compenser à l’avenir. Enfin, les fournisseurs ont subi la baisse de la consommation de leur portefeuille de clients