L’eau est une ressource indispensable en matière de production électrique. Le réchauffement climatique et la raréfaction de la ressource génèrent un stress hydrique qui semble s’installer durablement.

 

Les centrales hydroélectriques, les premières touchées

Deuxième source d’électricité en France et première filière d’énergie renouvelable, la production hydraulique a été particulièrement touchée l’été dernier. C’est une énergie renouvelable fiable, mais dépendante du réchauffement climatique.

L’assèchement des cours d’eau et le faible niveau de remplissage des réservoirs perturbent le fonctionnement des barrages hydroélectriques. Selon le Réseau de Transport d’Electricité (RTE), la production hydroélectrique était en baisse de 35 % en juillet 2022 par rapport à juillet 2021.

 

Il existe plusieurs sortes d’installations hydrauliques en France, classées selon la puissance de production. Parmi ces systèmes d’hydroélectricité, on retrouve :

  • Les équipements au fil de l’eau : Ce type de production hydroélectrique est la technologie produisant le plus d’électricité en France. Ces équipements sont en général installés dans des rivières, voire certains fleuves.
  • Les écluses : Certaines écluses peuvent, grâce à la rétention d’eau, produire de l’électricité lors de pics de consommation.
  • Les centrales à lac : Ce type d’installation est de plus grande envergure, car elle se base sur une rétention d’eau en moyenne et haute montagne. Grâce à la chute d’eau, ce type de production d’énergie peut produire une grande quantité d’électricité, avec une mobilisation en quelques minutes.
  • Les Stations de Transfert d’Energie par Pompage (STEP) : sont la dernière technologie hydraulique, capable de pomper des volumes d’eau conséquents vers un stockage d’eau conséquent. L’objectif est d’effectuer ces pompages lors des périodes modérées de consommation, pour ensuite mobiliser la totalité du stock d’eau lors des pics de consommation.

 

 

Certaines infrastructures ne bénéficient pas de la force du fleuve le plus puissant de France. Le barrage du lac de Bouillouses dans les Pyrénées-Orientales a subi un arrêt anticipé. La production a cessé avec un mois d’avance par rapport à d’habitude. La retenue d’eau a diminué de moitié en un an passant à 2,7 millions de mètres cubes d’eau.

 

Les centrales nucléaires, fortement impactées

Les contraintes dues au manque d’eau ont également affecté la production nucléaire, déjà perturbée par des problèmes de corrosion et de travaux de maintenance.

Afin de refroidir leurs installations, les centrales utilisent l’eau des fleuves pour alimenter leurs circuits de refroidissement. L’eau est par la suite rejetée plus chaude qu’elle n’a été prélevée.

Lors de canicules ou de période de sècheresse, le niveau des cours d’eau est généralement bas et la température de l’eau est plus élevée. Des mesures doivent être prises pour limiter les prélèvements d’eau.

Ces impacts imposent également de respecter des conditions de fonctionnement pour préserver les écosystèmes naturels.

 

Limiter les prélèvements d‘eau

Afin de limiter les impacts sur l’environnement, le débit du cours d’eau est surveillé et devient minimal. Plusieurs vérifications des installations de prélèvement d’eau sont mises en place. Les quantités d’eau prélevées sont mesurées par l’exploitant et vont être transmises aux pouvoirs publics.

Surveiller la température des eaux rejetées

Un arrêté spécifie la température maximale de l’eau rejetée afin de respecter la biodiversité. L’augmentation de la température du cours d’eau après mélange avec les eaux du circuit de refroidissement ne doit pas excéder 1 à 2 °C. En cas d’une température trop élevée qui a atteint cette limitation, la centrale doit alors prendre des mesures nécessaires comme réduire la puissance de ses réacteurs.

 

Ces nouveaux éléments constituent un nouveau défi pour les années à venir. Continuons tous nos efforts de sobriété énergétique.

Découvrez nos éco-gestes ici